mardi 30 décembre 2008

Rêves de Marquises



« Au quotidien, dans la course, il y a parfois un peu de monotonie, certaines journées que je trouve un peu longues. Mais je n’ai pas le droit de me plaindre puisque j’en ai rêvé de ce Vendée Globe. Heureusement que Vincent (Riou) n’est pas loin, il pimente les journées et ajoute de la motivation. On a fait un bon bout de chemin ensemble. C’est sûr que c’est rassurant, en termes de sécurité d’abord. C’est sympa d’avoir un compagnon de route. Souvent on s’appelle, pour prendre des nouvelles du bord, s’assurer que le moral est bon…La stratégie entre les portes fait qu’on n’a pas vraiment le choix sur les routages. A mon avis jusqu’au Cap Horn, notre petite « association » va continuer. Sinon, je vous annonce qu’aujourd’hui, je suis à la longitude des Marquises. Mais un peu plus sud, hélas…»Armel Le Cléac’h, Brit Air, à la vacation de 11h.

vendredi 26 décembre 2008

Noël Rock'n'Roll sur Brit Air

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« C'est Noël, même si à bord c'est un peu ambiance rock 'n' roll : pas mal de vent qui est passé du nord-ouest au sud-ouest, des rafales à 40 nœuds, donc une mer pas très ordonnée. On est au portant, c'est pas l'idéal pour aller vite, et pour le matériel ça tape un peu. C'est pas des conditions rêvées pour le bateau. On va avoir quelques jours difficiles au moins jusqu'au 28. On n'avance pas forcément à 100%, mais on avance quand même, en faisant attention au matériel. On va continuer dans le nord-est pour éviter les icebergs au sud. Je ne suis pas partisan d'aller jouer à la roulette russe, et même si on fait un peu plus de milles, c'est pas grave.

Hier j'ai profité d'une journée un peu plus calme pour fêter Noël à bord de Brit Air. J'ai ouvert mes cadeaux : quelques petits livres, des bonbons, un DVD, et des scoubidous à faire. C'est pas trop l'ambiance pour profiter des cadeaux, mais c'est sympa. J'ai fait un bon repas hier soir, un peu de canard avec un peu de vin rouge, ça change de l'eau dessalinisée. C'est pour marquer le coup, mais c'est pas l'ambiance d'un lit calme au chaud. Ca remue pas mal, ça tape, ça cogne et ça fait du bruit, mais on dort quand même ! C'est comme ça, c'était prévu, c'était marqué dans le « roadbook » du Vendée Globe. » Armel Le Cléac'h (Brit Air) à la vacation de 11h.

jeudi 25 décembre 2008

Le Père Noel et ses Scoubidous...

Voici la Vidéo d'Armel lors de son passage à France 2 le 23 Décembre 2008,
j'en profite pour souhaiter à Armel, Aurélie & Louise un Joyeux Noël 2008


vendredi 19 décembre 2008

Vous avez interviewé Memel sur 20 minutes

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VOS QUESTIONS - Le skipper vous a répondu en direct des mers du sud...

Le jeune Armel Le Cléac'h (31 ans) est à l'autre bout du monde. Perdu dans le plus grand désert maritime du monde, il fait effectivement partie du peloton de tête du Vendée Globe depuis le début de la course. Malgré la distance, grâce à sa connexion via satellite, il a répondu à vos questions en direct:

Pour la vidéo de tes copains du CNSP, ça pourrait peut être te détendre :) Je regarde le chat en même temps que j'écoute les vacations, intéressant à suivre ce Vendée! Semaine difficile (casse et accident de Yann, soulagement maintenant en attendant il a les médocs), c'est stressant et à suivre à terre aussi, as-tu des techniques pour gérer le stress? Bon vent pour la suite...

Pas de technique particulière! Et puis le stress ça évolue: dans les premiers jours dans les 40èmes c'était dur car c'était nouveau pour moi... je n'avais pas de repères et c'était donc très stressant... maintenant, j'ai pris mes marques, mes habitudes : je me gère mieux et je gère mieux le bateau... mais le stress de la casse et des glaces est toujours là lui... faut faire avec, c'est tout!

Jusqu'à combien de milles penses-tu reprendre pendant la remontée de l'Atlantique si tu dois aller chercher un podium? Merci pour cette belle aventure, je te suis tous les jours et tu me surprends de jour en jour, bonne navigation et RDV aux sables!

Très difficile à dire. La première chose c'est déjà d'arriver au Cap Horn sans encombre et de mettre le clignotant à gauche. Après : on verra bien combien! Il y a des bateaux devant et à combien de milles... Disons que si je pouvais maintenir un écart qui n'excède pas 24 heures, ce serait parfait!

Est ce que le contact humain te manque ou te sens tu dans ton élément?

Je mentirais si je disais que la solitude ne pèse pas parfois... mais dans l'ensemble, on est quand même bien occupé et le temps passe vite ! Et puis en venant ici on savait sur quoi on s'engageait. Ce Vendée Globe on en a tous tellement rêvé qu'on ne va pas bouder notre plaisir!

Re-salut Memel, est-ce que tu as beaucoup de contacts avec les autres concurrents?

Avec quelques uns oui... j'ai eu Vincent Riou encore ce matin! C'est celui avec lequel j'ai le plus de contacts: sans doute parce qu'on a un peu la même manière d'appréhender la course et aussi parce que depuis le début nous naviguons toujours très proches l'un de l'autre. Depuis hier, on s'appelle aussi pas mal les uns et les autres pour prendre des nouvelles de Yann! Parfois on échange aussi par mail: comme avec Sam Davies par exemple que j'ai régulièrement par mail!

Comment exercez-vous vos cordes vocales pour toujours avoir une voix quand vous serez de retour parmi les vôtres? Et comment faites-vous pour vous gratter le dos?

C'est comme le vélo, ça se perd pas! Pour le grattage de dos: comme vous!

A propos du manque de sommeil: est-ce que tu as déjà été en proie à des hallucinations, apparemment courantes chez les marins en solitaire? Si oui, comme tu gères lorsqu'elles interviennent? Tu conserves une part de lucidité qui te permet de garder les pieds sur...terre?

Je n'ai pas eu d'hallucinations jusqu'à présent... peut-être parce que depuis le départ du Vendée, j'arrive assez bien à gérer mon sommeil. Tant qu'on ne se met pas complètement dans le rouge, ça va! Ca m'est arrivé par le passé sur des étapes de solitaire du Figaro, mais c'était après plus de 48 heures de course sans fermer l'oeil!

Merci de porter haut les couleurs du Centre Nautique de Saint Pol de Léon. Le meilleur club du monde as-tu dit? J'espère que la vidéo des copains du CNSP t'encourage et t'accompagne. Bon courage.

Je l'ai dit et je le répète, le CNSP est le meilleur club du monde! Je suis fier d'y avoir fait mes armes et heureux que tout le club me soutienne!

Bravo pour ton calme et ta lucidité pour conserver ton Britair en état et dans la course.
peux tu nous dire comment tu fait pour conserver le pied sur le frein et ne pas lancer l'avion trop vite contre ces grosses vagues? tu vas ou il y a moins de vent, tu déduit la voilure... amitiés et vifs encouragement Gérard INSA Rennes

Salut Gérard! et salut à toute l'INSA de Rennes (école d'ingénieur de Rennes où j'ai fait mes études!) Comme je fais pour ralentir? Je réduis la voilure parfois oui: je préfère d'ailleurs le faire trop tot que trop tard! parfois comme en ce moment on ne va pas forcément la ou il y a le plus de vent: pas forcément pour trop ralentir mais aussi pour ne pas trop prendre de risque!

Je suis la course depuis chez moi bien au chaud.
Vous me faites tous m'évader, car peut on rêver en voyant les images actuelles? J'ai presque honte de rentrer dans votre intimité sans y avoir vraiment été invitée. Amitiés et chaleur envoyée de la Corse Chapeau bas. Rien à dire de plus que: Continuez et bon vent!

Eh, eh... faites comme chez vous! Et puis la chaleur corse, je la prend avec grand plaisir car ici ca caille dur! Vous savez, ces aventures en solitaire ne prennent leur sens que par les gens qui nous regardent et qui nous soutiennent! Alors c'est un grand plaisir de les partager avec vous!

J'aime beaucoup le fait que l'on puisse vous suivre pas à pas, mais est ce que cette possibilité qui vous est données aussi (toutes les 4h je crois) ne tue pas «l'exploit» personnel, finalement cette course n'est plus tellement en solidaire puisque vos choix sont sûrement un peu guidé par les choix des autres? bonne chance pour la suite.

Que les pointages réguliers modifient la manière d'appréhender la stratégie de course, c'est sûr car en effet parfois on navigue en fonction des autres... mais je ne crois pas du tout que ça change quoi que ce soit à la notion de solitaire !! Ce n'est pas qu'une partie d'échec : chacun fait ses propres choix en fonction de lui, en fonction des risques qu'il est prêt a prendre, en fonction de sa condition et de sa volonté...

Pendant les passages difficiles, rappelez-vous que plein d'internautes suivent votre course, et la vivent avec vous (même si eux sont bien au chaud...). Joyeuses fêtes, 2009 sera une année!
J'y pense souvent! Savoir que des gens vibrent a travers ce qu'on fait est très gratifiant et motivant! Joyeuses fêtes a vous!

Qu'as-tu pensé de ce qui est arrivé à Yann Eliès?

C'est ce qui peut arriver de pire en mer! La casse matériel, c'est rien. Mais se retrouver seul en mer, surtout ici, blessé... c'est affreux! Je pense bien à lui... J'espère qu'il va déjà pouvoir prendre des antidouleurs rapidement et que les secours pourront rapidement le récupérer! Je pense aussi que la présence de Marco à proximité, même si le contact n'est pas direct doit être rassurante pour lui! Je suis en tout cas de tout coeur avec eux!

Au fait: joyeux noel Armel! on pense bien a toi. Matthieu LS et Marie

Merci... Joyeux Noël à vous, à mes amis, à tous ceux qui me supportent et m'encouragent et à tous les internautes de 20minutes.fr!

Je crois que tout le monde s’en fout de cette course... qu’en penses tu?
Pas tout le monde visiblement puisque je répond à pas mal de questions déjà aujourd'hui... ensuite je crois savoir que le site internet du Vendée Globe bat des records d'audience... et que le Vendée Globe virtuel a passé la barre des 250.000 participants... Alors, peut être que tout le monde ne s'intéresse pas à ce qu'on fait, mais pas tout le monde!

Wouah c'est trop fort la technique. Tu es vraiment là derrière ton ordi à l'autre bout de la terre à lire ce que j'écris depuis mon bureau? Est-ce que tu penses que la navigation en solitaire est plus "facile" avec la connexion internet par satellite?

Alors pour être très clair: je suis bien derrière mon ordi, mais sur l'écran, je n'ai pas 20 minutes, mais mes fichiers météo! En fait je suis au téléphone irridium avec mon équipe de communication qui me pose les questions et qui les retranscrit ! De toute façon, là, ça remue trop pour que je puisse bien taper sur le clavier... si je le faisais comme ça, j'en serais encore à la réponse à la première question! Par contre c'est clair que les connexions satellite facilitent la navigation en solitaire, ne serait ce que pour la récupération des fichiers météo en temps réel!

Salut le Gnou! Comment fais-tu pour dormir? tu disais en tranches de 10 minutes. Mais combien de fois pas jour et as-tu déjà craque et dormi plus? Bises de Matthieu Le Stum et Marie

Le Gnou vous salue bien !! les tranches sont un peu plus longues: plus 40 que 10 min… après tout dépend des jours et des conditions! J’ai du faire une pointe à 1h30 je crois…

Si tu pouvais comparer l'océan Indien et Bloscon, à quelle puissance tu multiplierais Bloscon, un jour de baston là haut bien sur. As-tu aimé la vidéo St-Politaine?

Eh eh… alors déjà les gars pensez bien que tout le monde ne connaît pas Bloscon (et à tort… ils perdent qqch!). Donc pour ces derniers, Bloscon, c’est la baie de Morlaix… mon pays et celui de BRIT AIR! Parfois ça cogne aussi là haut… mais c’est vrai que ce n’est pas vraiment comparable à ce qu’on a ici! La grosse différence, ce n’est pas le vent: par exemple ici la pointe max que j’ai eu n’était «que» de 47 nœuds… la grosse différence, c’est la mer! Avant-hier, c’était 8/9 mètres de creux! Très gros, très désordonné, très cassant!

Tout ceux qui suivent ton blog et moi te saluons, tu as déjà fait un très beau parcours jusqu'à présent. Penses-tu accélérer progressivement ou gardes tu le meilleur pour la fin? Comment interprètes tu les avaries dus groupe de tête? Est-ce un risque à courir, ou plutôt un excès de zel?

Pour l’instant, j’en garde sous le pied! La priorité c’est la sécurité: je ne tire pas sur le bateau, je ne prend pas de risque. Il faut sortir de l’Indien, puis du Pacifique (qui n’a de pacifique que le nom !) vite et en bonne forme (pour moi et pour le bateau). Après, on verra bien… Si y’a moyen, on lâchera les chevaux ! Concernant les avaries: y’ a de tout ! Un peu de malchance (comme pour JP DICK), un peu d’usure parfois, peut être un peu trop de prise de risque parfois… mais c’est très difficile de juger. Toute la difficulté en course à la voile et surtout dans un Vendée Globe, c’est de savoir ou tu mets le curseur entre performance et sécurité… Après, c’est au jugement de chacun!
Je pourrais aller plus vite: je ne pousse pas BRIT AIR à 100% en ce moment. Je pourrais aussi descendre plus au sud… Mais je n’ai pas envie de prendre des risques excessifs et surtout pas d’endommager la matériel. Faut pas oublier que le Vendée Globe est un marathon… pas un sprint!


Salut Armel, et chapeau bas pour tes exploits, plus de 70 Léonards te suivent sur facebook dans le groupe "Pour que Memel remporte Vendée Globe" et j'ai une question : Armel est au top de la Mode, "les crocs" c'est un cadeau de Roselyne Bachelot ?
Allez Kenavo

Merci à tous les léonards! Vos encouragements me parviennent, même ici, et me motivent! C’est vrai que je suis au top de la mode, surtout en ce moment avec mes 3 couches de polaires et mon bonnet! Là je peux vous dire que les crocs, elles sont rangées! Mais ne vous inquiétez pas, elles ressortiront d’ici quelques semaines. Ce n’est pas un cadeau ministériel mais c’est bien pratique pour la nav quand il fait beau et chaud… Je vous les conseille!

Salut Armel. On espère que tu va nous faire péter le podium. Sinon, comment gères-tu ton sommeil? C'est vrai que les marins sont capables de s'endormir sur commande?

Merci pour les encouragements… vous me mettez un peu la pression là! Pour le sommeil, en ce moment, c’est en fonction des conditions et des passages de dépression: j’anticipe, je regarde à quel moment j’aurai l’occasion de m’accorder une petite plage de repos… Quand c’est donc un peu plus calme, je dors par petites tranches : 40 min… 1 heure parfois d’affilée… je fractionne! Après quand on se connait bien et qu’on a l’habitude, c’est vrai qu’on dort presque sur commande!

Avez-vous une chérie? Si oui, comment communiquez-vous avec elle? Que mangez-vous? Racontez nous un repas type...

J’ai une chérie oui… une petite fille aussi !Je les ai régulièrement soit au téléphone, soit par visio. Pour l’alimentation, on alterne entre lyophilisés et plats préparés sous vide… avec beaucoup de protéines ! Du pain aussi : j’ai un fournisseur de pain bio longue conservation (BIOFOURNIL) qui « m’alimente » durant la course. Ce qui est bien avec le pain, c’est que c’est ce qu’il faut pour l’aspect protéiné et que ça rappelle aussi un peu la maison !

Bonjour. La séquence choc de la descente vers le sud, c'est celle de la douche à l'avant du bateau. Etait-ce une fois en passant pour la caméra (déjà exceptionnel), ou est-ce la technique habituelle quand les réserves d'eau douce sont limitées? Meilleurs souhaits pour la suite de la course.

Non, non! Ce n’était pas que pour le show! C’est la méthode habituelle quand les conditions et surtout la température de l’eau le permettent. Je ne le ferais pas en ce moment!

Quelle est la chose la plus dure à gérer en ce moment, le froid, la solitude «physique» (vous avez tous des contacts radio avec les responsables de courses ou les proches), ou le stress de ne pas casser?

En ce moment, c’est clairement le stress! le froid, l’humidité : on s’habitue… la solitude : on savait sur quoi on s’engageait et puis c’est vrai qu’il y a quand même des moyens de communication avec la terre performants… mais ce stress permanent (de la casse, des glaces…), c’est vraiment très pesant! Vivement qu’on ait passé le Cap Horn!

Au-delà de tout ce qui se trouve sur le bateau, si vous pouviez amener autre chose, ce serait quoi?

Mon équipe… mais ça ne serait plus du solitaire! Pour qu’ils puissent partager l’aventure avec moi et constater que tout le travail qu’ils ont fait durant la préparation a été bien fait! Car si je suis seul et bien placé sur ce Vendée Globe, je le leur dois!

Au revoir et à la prochaine!

Merci à tous pour cet échange bien sympa ! Ça me change un peu les idées... Merci aussi pour vos nombreux encouragements, aujourd'hui mais aussi tous les autres jours! Ça fait chaud au coeur! Un grand coucou à ceux que j'ai reconnu (mes potes léonards, mes amis du CNSP, mon prof de sport de l'INSA...) et aux autres! Continuez à nous suivre et nous encourager et à très bientôt!
Amitiés des mers du Sud!
Armel

Le chat est fini, Armel est retourné à sa solitude.
Source : 20 minutes

jeudi 18 décembre 2008

Glisse Acrobatique

bonjour à tous !

ça remue beaucoup ici ! de grosses vagues ! des creux de 8 à 10 mètres !!!

Illustration en vidéo :



à très bientôt
Armel
Source : 20 minutes

Chat en Direct avec Memel

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rendez-vous avec Armel demain à 15 h sur www.20minutes.fr

bonjour à tous,

Petite surprise pour vous qui suivez et encouragez Armel au quotidien :

20 Minutes organise demain après-midi un chat avec Armel Le Cléac'h en direct de l'Océan Indien !

un face à face inédit : Vous derrière votre ordinateur et Armel à bord de son bateau BRIT AIR naviguant dans les 50ème hurlants au sud de l'Australie !

vous pouvez d'ores et déjà poser vos questions en cliquant ici ou vous connecter et échanger avec Armel vendredi dès 15 heures sur www.20minutes.fr

merci pour votre soutien ! Armel est vraiment ravi et touché de recevoir tous vos messages d'encouragement ! surtout n'hésitez pas, continuez !!!

à bientôt

source : 20minutes.fr

vendredi 12 décembre 2008

Mode Hiver 2009 en direct des cinquantièmes…

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Salut à tous !

J’ai entendu dire que le froid s’était installé en France ces derniers jours… ? Et bien, ici dans les cinquantièmes, c’est pareil ! Ce matin, c’est ambiance polaire : 3° dehors, pour l’air comme pour l’eau avec 25 nœuds d’un vent glacial qui vous gèle le bout des oreilles si on ne prend garde à bien les protéger… Les polaires sont donc bien sûr de sortie et même en plusieurs couches !! Je ne vais pas vous faire un exposé sur la mode automne-hiver 2008/2009 dans le grand sud mais juste pour vous donner une petite idée, voici un petit aperçu de ma tenue actuelle :
en bas : Je porte un caleçon long en micro polaire… Près du corps, il me permet d’enfiler par-dessus une épaisse paire de chaussettes montantes en polaire épaisse. Bas de ciré de rigueur et bottes doublées pour finir.



-en haut : 3 couches ! une première micro polaire joliment assortie au caleçon ! une polaire épaisse et une veste de quart pour sortir.

- pour les accessoires : l’indispensable bonnet en polaire qui couvre bien mes petites oreilles et les gants pour protéger mes mains sensibles…

Tout ceci parfaitement assorti vous vous en doutez ! On ne sait jamais qui on peut croiser… Enfin pour l’instant, c’est vrai qu’il n’y a pas grand monde à croiser… Ah si ! Hier matin, dans un réveil brutal, bateau en vrac, j’ai eu la visite d’une baleine !! A 5 mètres de BRIT AIR… Mais bon sincèrement, des visites comme ça, je m’en passerais bien !

Allez sur ce, je vais vous laisser car y’a un peu de manœuvres sur le pont !

A+

Armel



En prime, une petite vidéo tournée il y a 3 jours : préparation d'un repas à bord de BRIT AIR. Ce jour là au menu : cuisses de canard aux légumes du soleil !!!


Source : www.20minutes.fr

Aller de l'avant mais prudemment...

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Salut à tous !

Tout d’abord, petit résumé de l’actualité de ces derniers jours de course, histoire de vous décrire un peu la situation actuelle…
› Mercredi matin : Mich’ Desj est le premier à signaler un iceberg…
› Mercredi après midi : on apprend le démâtage de Loïck…
› Jeudi matin : je suis réveillé brutalement. Le bateau est « parti en vrac », il est couché sur l’eau à 90°, je sors en chaussette et là j’aperçois à 5 mètres du bateau une baleine…
› Vendredi matin : Johnny Malbon signale à son tour un iceberg
› Vendredi après midi : Dominique Wavre se déroute pour avarie de quille…

Voilà, voilà… Pas très gai, pas très engageant… Mais c’est aussi ça le Vendée Globe ! Il faut faire avec, positiver et aller de l’avant. De l’avant… mais prudemment quand même ! Je suis un marin, pas un kamikaze. Et puis la route est longue et pour espérer gagner, la première chose c’est d’arriver ! Alors je prends soin de mon BRIT AIR. Jusqu’ici, il a été parfait : rapide, véloce, performant… Maintenant c’est à moi de le préserver : lui en demander suffisamment pour rester au contact des leaders, mais pas trop pour ne pas le faire souffrir. Mais on commence à très bien se connaître lui et moi, on est sur la même longueur d’onde… L’alchimie entre le bateau et son skipper, je crois que c’est aussi ça le secret de la réussite sur une course comme le Vendée Globe !

Tiens justement, je l’entends qui « couine » un peu… je vais aller le soulager !

A très bientôt et encore merci pour vos encouragements.
Armel
Source : http://www.voile.britair.com/

mercredi 10 décembre 2008

1er mois de course 8000 milles parcourus

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bonjour,

Près de 8000 milles parcourus en un mois ! Soit le tiers du parcours ! Nous sommes actuellement dans les mers du Sud depuis maintenant plus d’une semaine. Tout s’est bien passé jusqu’au passage de l’anticyclone de Sainte-Hélène. Après, je souhaité être plus prudent pour m’adapter progressivement à ces nouvelles conditions, à ces mers difficiles qui me sont inconnues . C’est sans doute pour cette raison que j’ai été décroché des premiers et que derrière les poursuivants ont récupéré du terrain. Mais je suis confiant, je ne suis pas si loin des hommes de tête. Il faut juste que je prenne mes marques, que je trouve les bons ajustements. Je commence à avoir de bons repères au niveau des choix de voiles. Ce n’est pas évident car ici, dès qu’il y a du vent, la mer se lève rapidement. Pour le moment je suis à l’écoute du bateau. Contrairement à d’autres, je vais moins vite mais BRIT AIR tape ainsi beaucoup moins. Je ne considère pas la course actuelle comme une course de vitesse. C’est plus de la gestion de matériel et humaine. Si je peux finir l’Océan Indien avec ces écarts ce serait très bien.

A 700 milles devant nous, il y a l’archipel des Kerguelen. C’est un archipel très grand, 90 milles du Nord au Sud. Les fonds remontent très vite autour, notamment dans le Nord où il y a un vent capable de lever la mer qui devient alors très hachée et capable de casser un bateau. On a le choix de passer au Nord ou au Sud mais le Nord fait rallonger la route. On l’emprunte lorsque, dans le Sud, c’est la tempête. A priori l’ensemble de la flotte va passer par le Sud. Cette nuit, on a un vent qui va basculer au Nord Ouest donc on va pouvoir empanner et faire route bâbord amure vers le Sud de cet Archipel. La question est de savoir quand est-ce qu’il faut empanner. Ce matin on a reçu le signalement d’un objet sur notre route. C’est soit un iceberg soit un bateau. Je dois prendre ça en compte en espérant que ce ne soit qu’un bateau pour pouvoir continuer ma stratégie, faire un peu de Sud, empanner et revenir sur un seul bord vers les Kerguelen.

je viens d’apprendre pour le dématage de Loïck… c’est dur, très dur… on ne le dira jamais assez : c’est la mer et elle seule qui décide ici…

à très bientôt et encore merci à tous pour vos nombreux messages

Armel

source : http://www.voile.britair.com

mardi 9 décembre 2008

Kluuuunk !

Voici le mail reçu d'Aurélie :

Kluuuunk

Bonjour à tous,
Hello everybody,

Juste un petit mot pour vous remercier pour tous vos excellents messages
déposés sur le Blog du site voile Brit Air.... du grand style !!

Tous vos commentaires ont été transférés à Armel qui vous claque une
BiSSSSSSSSSSSe ainsi qu'à tous les potes du Léon !!!
Moi, je me suis vraiment bien poilée en vous lisant ...!!!!!

Ci-joint, une petite dédicace d'Armel spécialement pour vous, en provenance
direct des 40°.

La Bise à tous
Continuez à nous faire rire pour qu'Armel continue à nous faire rêvez !!

Aurélie
Bisous de Louise

Alors compris ? tous au blog Brit Air...

lundi 8 décembre 2008

Le Retour du Chasseur

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Certaines têtes de série ont ainsi perdu pied avec les leaders. A la défaveur d’une option mal négociée où d’une baisse de régime, certains solitaires comme Marc Guillemot ou Armel Le Cléac’h ne semblent plus dégager autant de sérénité qu’auparavant, la découverte de cet environnement hostile n’y est peut être pas étrangère : «La mer est dans tous les sens, c’est compliqué de trouver la bonne configuration de voiles. C’est inquiétant pour les icebergs, mais j’ai la chance d’être dans le sillage d’un groupe de six bateaux qui m’ouvrent la voie. Ce n’est pas forcément les coins où je voulais venir, mais l’orientation du vent nous empêche d’aller dans le nord. C’est nouveau pour moi tout ça. Je suis content que le vent mollisse un peu pour manger et ranger, mais le stress est différent à cause des éventuelles glaces», confirmait le skipper de Brit Air.
Source : Sport24

samedi 6 décembre 2008

ça va être Chaud !

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Salut à tous !
Ca va être chaud ! Enfin quand je dis « chaud » c’est au sens figuré bien sûr, en parlant de ce qui nous attend dans les prochains jours… En réalité au contraire, il fait bel et bien de plus en plus froid ! Jusqu’à hier (mercredi) les conditions étaient encore tout à fait acceptables, peut être même meilleures que celles que vous devez avoir en ce moment en France : une dizaine de degrés, un ciel assez dégagé et plutôt ensoleillé… Mais depuis ce midi, changement de décor : le ciel se couvre, la température chute, la mer se forme méchamment… et ça ne devrait pas aller en s’améliorant… Bienvenue dans les quarantièmes, bienvenue aux pays des ombres… A partir de maintenant, on va rentrer « dans le dur » ! Et le premier gros choc s’annonce pour demain matin ! Nous allons en effet toucher notre première grosse dépression en guise de péage avant l’océan Indien : 50 à 60 nœuds de vent, des creux énormes, 8, 10, 12 mètres peut être… Voilà le programme : rien de très engageant, vous en conviendrez, mais bon, on savait pourquoi on signait… Malgré tout, il va falloir être très prudent et même si c’est la course, je n’ai pas envie de faire n’importe quoi : ni pour moi, ni pour mon bateau… On a convenu d’un pacte ensemble : je prends soin de lui, il prend soin de moi et ensemble nous bouclons ce tour ! On va donc faire le dos rond durant quelques heures et ce passage de vent fort…
Je vous laisse, le vent est en train de rentrer : chaud je vous dis… chaud…
A +,
Armel
Source : Brit Air Voile

vendredi 5 décembre 2008

Le Pays de L'ombre

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Salut à tous !

Je profite de mes dernières minutes de répit avant le gros coup de vent qui s’annonce pour demain pour vous écrire ce petit mot. Aujourd’hui, séance « littérature » ! Vous connaissez la grande saga de Tolkien : « le Seigneur des Anneaux » !? Moi, je suis fan et je suis donc parti avec l’œuvre complète. Je la connais par cœur mais quand on aime, on ne compte pas. Et puis en plus, j’y trouve pas mal de similitude avec mon Vendée Globe. Pour ceux qui ne connaitraient pas (va falloir remédier à ça !) et pour faire court : il s’agit d’une grande quête semée d’embuches ou le héros, accompagné de différents alliés, est à la poursuite de l’anneau magique… Et bien moi aussi, comme le héros, je suis engagé dans une grande quête semée d’embuches dont l’objectif ultime est une sorte d’anneau puisqu’il s’agit de boucler un tour du monde… Comble du mimétisme : j’ai fini il y a quelques jours le 1er tome de la saga, juste au moment où le héros quitte la communauté de l’anneau et poursuit son aventure en rentrant dans… le pays de l’ombre… Moi, j’aborde les fameux quarantièmes… cette région dangereuse, piégeuse où les dépressions s’enchainent toutes plus impressionnantes les unes que les autres, une région froide et sans soleil… à tel point que Titouan Lamazou, lors du premier Vendée Globe l’avait surnommée : « le pays de l’ombre»…

A bientôt pour la suite de nos aventures !

Armel
Source: 20 minutes.fr

Panne de Serveur

Desolé ma machine s'est envoyée en l'air la nuit derniere, je répare et d'ici 2/3 jours des infos fraiches sur memel...

jeudi 27 novembre 2008

Memel dans son bain...

30 mètres au dessus de la mer : ce n'est pas une partie de plaisir !
Salut à tous !

18ème jour de course et tout va bien à bord de BRIT AIR... Au gré des classement j'oscille entre la 3ème et la 5ème place depuis quelques jours. C'est top ! Et puis plus que le classement, ce qui est important c'est que je m'accroche aux leaders : moins de 40 milles d'écart, ce n'est vraiment pas grand chose ! Je suis dans le match et ça c'est génial ! Maintenant, nous allons attaquer le grand sud dans une semaine environ et là ce sera une autre histoire…

J’ai prévu de monter en haut du mât dans les prochaines heures pour un petit check-up de routine avant d’attaquer les difficiles mers du sud. C’est sûr que ce n’est pas une partie de plaisir : il faut tout de même grimper à près de 30 mètres au dessus de la mer et il faut bien compter à peu près 20 à 25 minutes d’escalade ! Mieux vaut ne pas avoir oublié l’outil dont on pourrait avoir besoin en bas ! Il faut trouver le bon moment, lorsque la mer est la plus favorable et que le bateau est le plus à plat possible. Heureusement, je me suis bien entrainé et j’ai pu tester le matériel d’escalade durant mes derniers jours de préparation. Après… quand faut y aller, faut y aller !

A+ et encore merci pour vos encouragements...

Armel

PS : pour mes amis lecteurs de 20 minutes.fr... voilà comment on prend sa douche sur un 60' sur le Vendée Globe... sympa, non ?

Comment faire des économie d’eau pour sa douche, Armel a la solution.

mardi 25 novembre 2008

Le Cléac’h a croisé Riou


Armel


Toujours 3e au pointage de Mardi soir, Armel Le Cléac’h fait le point sur ses conditions de navigation.

Au coude-à-coude avec Vincent Riou, Armel Le Cléac’h aborde cette nouvelle semaine de navigation avec sérénité. «Début de troisième semaine à bord de Brit Air au large du Brésil. Ça descend vers le sud sur une petite route nationale un peu chaotique avant de rejoindre l'autoroute… Tout le monde sur la route est un peu pressé et on essaie de ne pas se faire coincer dans un bouchon. J'ai croisé mon compagnon de route M. Riou cette nuit et maintenant c'est Brit Air qui prend le côté gauche de la route. Bref, pas le temps de s'ennuyer ni de s'arrêter pour une pause déjeuner car ça risque de nous mettre en retard sur le timing prévu…Du coup c'est sandwich en conduisant : attention à la police !», a confié le skippeur français par mail.

Source : sport24.fr

Les entreprises bretonnes au Vendée Globe


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Les chefs d'entreprise bretons réunis autour d'Armel Le Cléach, le skipper léonard de Brit Air. Photo : Yvan Zedda.


La Bretagne et ses entreprises sont très présentes dans la compétition. Une délégation était aux Sables-d'Olonne ce week-end.
Elles ont baptisé leur terrain de jeu la « Sailing Valley ». Elles se sont regroupées sous la bannière d'Eurolarge Innovation, une structure basée à Lorient et chargée d'accompagner et d'animer la filière technologique de la course au large en Bretagne.

Quinze des trente monocoques Imoca, qui ont pris hier le départ du Vendée Globe, ont leur port d'attache en Bretagne. L'architecte de Carantec, Pascal Conq, du cabinet Finot-Conq, a participé à la naissance de huit de ces bateaux, le Vannetais Gilles Ollier, directeur du chantier Multiplast, a construit Generali, Brit Air et DCNS, trois des unités neuves de la flotte. Bien d'autres entreprises sont aussi dans la course.

« Les entreprises d'Eurolarge dégagent un chiffre d'affaires annuel de 130 millions d'euros pour un effectif de 1 000 emplois, rappelle Bruno Mottet le directeur délégué. La course au large occupe 40 % de leur activité. Il existe une vraie synergie autour de la voile, surtout en Bretagne sud. » Ces entreprises sont présentes dans des secteurs aussi divers que la construction, le composite, le gréement, les services ou la communication événementiels. Le budget moyen d'un 60 pieds de la nouvelle génération est de 2,5 millions d'euros.

« Pour nous, le Vendée Globe, c'est 300 000 € de chiffre d'affaires direct, ce qui représente sept à huit emplois, résume Paul Fraisse, le directeur commercial de NKE, spécialiste de l'électronique voile de compétition. Depuis 1994, date de la production de nos premiers pilotes automatiques, le vainqueur a toujours été équipé en NKE. Nous exploitons ces performances dans notre communication. Mais le Vendée Globe c'est aussi une occasion unique de développer notre recherche. »

Brit Air, basé à Morlaix et sponsor d'Armel Le Cléac'h, développe une stratégie autour de trois axes : retrouver une notoriété, dynamiser une identité et affirmer un ancrage régional. Le Chacal - surnom du skipper - est originaire de Saint-Pol-de-Léon. La majorité des futurs tour-du-mondistes vivent d'ailleurs en Bretagne. D'où le logique développement industriel du nautisme.

Source : Éric HORRENBERGER. OUEST FRANCE

Le Cléac’h à l’abordage

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Armel Le Cléac’h se rapproche à toute allure des deux leaders, Loïck Peyron et Sébastien Josse. Il n’y a plus que 30 milles qui le séparent du second et l’écart ne fait que diminuer. Pour sa première participation au Vendée Globe, le marin fait maintenant partie des favoris.

Même si Peyron et Josse restent inséparables avec un écart de seulement treize milles, les poursuivants recollent de plus en plus. A leur tête, un homme : Armel Le Cléac’h. Sur son bateau Brit Air, le Breton espère inscrire son nom dans l’histoire du Vendée Globe. Surnommé "le Chacal", il sait profiter du vent du Sud-Est qui souffle entre quinze et vingt-deux nœuds. L’Océan Atlantique est difficile à apprivoiser mais ceux qui le domptent, peuvent atteindre des vitesses records.

Cependant, avec deux mètres de creux au minimum et un vent instable, la navigation est loin d’être facilitée. Jean Le Cam, pourtant marin d’expérience, est le premier à faire part des difficultés rencontrées : "C’est assez musclé ces derniers temps ! Le vent est variable en force avec des rafales jusqu’à 27 nœuds. Ça commence à faire du vent ! Mais ça avance bien... Sur le pont, on ne montre pas une oreille : il y a de l’eau en permanence. Et ça tape régulièrement". Huitième à 80 milles de Loïck Perron, Le Cam a mis en place une tactique précise : "Les routages sont clairs : il faut descendre très sud, à la vacation de mardi, car il y aura du vent comme en ce moment pendant des jours". Très attentif au placement des compétiteurs, il se projette dans le futur de la course : "Ceux de devant vont entrer dans la mollasse. Et après, il faudra aller chercher la première porte des glaces en se méfiant : ces anticyclones sont assez capricieux".

Dans les derniers du classement, le Suisse Bernard Stamm est passé en fin d’après-midi dans l’hémisphère Sud. Classé vingt-troisième à plus de mille milles des leaders, le navigateur a cependant un avantage conséquent : contrairement aux bateaux en tête de la course, il ne sera pas obligé de contourner l’anticyclone de Sainte Hélène mais pourra faire route directe vers la prochaine porte.



Par Anaïs Beurois Source: France2.fr

En route pour le Grand sud

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Lundi 24 novembre, 15ème jour de mer et nous voici par 12°S dans un alizé soutenu. La vie à bord de BRIT AIR n’est pas des plus confortables depuis quelques jours à cause d’une mer croisée et de la gîte du bateau. Imaginez le plancher de votre appartement ou de votre maison avec 20° d’inclinaison, rajoutez y quelques secousses régulières et vous avez non pas une nouvelle attraction de fête foraine mais la vie à bord d’un 60 pieds au large du Brésil !

Le Brésil justement ! Je vais bientôt passer la latitude de Salvador de Bahia. J’ai eu l’occasion de rejoindre Salvador l’an dernier lors de la Transat Jacques Vabre avec mon ami Nico Troussel. Plus bas, c’est une première pour moi, je n’y ai jamais navigué. Je serai donc d’ici peu dans des mers qui me sont inconnues en direction du grand sud : encore une bonne semaine avant d’atteindre les 40ème rugissants. Ensuite, « normalement », ce sera l’autoroute du sud jusqu’au Cap Horn mais ça c’est une autre histoire…

Un peu de lecture à bord et quelques morceaux de musique pour couper un peu avec la course. J’ai même écouté quelques Podcasts d’émissions de radio dont “la tête au carré” émission scientifique de France Inter, et me voilà bien informé sur les nanoparticules…ça me rappelle quand j’étais étudiant.

Enfin c’est pas le tout mais j’ai mon collègue de route sur ma droite. J’ai nommé mister Riou alias Vincent le Terrible ! Il ne faut pas que je le laisse s’échapper.. On ne s’appelle pas le Chacal pour rien !!!

A bientôt

Armel

vendredi 21 novembre 2008

Memel dans Telerama


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LE MONDE BOUGE - Le départ du Vendée Globe, course autour du monde sans escale, est donné aujourd'hui des Sables d'Olonne. Armel Le Cléac'h est l'un de ces skippeurs un peu fous prêts à naviguer en solitaire pendant plus de trois mois. Seul, vraiment ? Pas si sûr, car le marin nouveau est branché en permanence au monde. Un peu de mer, beaucoup de communication…

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Armel Le Cléac'h - DR

« Bon, qu'est-ce que j'ai maintenant ? » Armel Le Cléac'h sort un tableau multicolore de sa poche. Son attachée de presse lui explique que son prochain rendez-vous aura un peu de retard, ce qui n'est pas du goût du skipper, tant son planning est serré. Les journalistes se succèdent à bord de Brit Air, le voilier bleu et blanc sur lequel il prendra le départ du sixième Vendée Globe, ce 9 novembre. Une course autour du monde en solitaire, sans escale, exceptionnelle par sa durée (le premier devrait mettre à peu près trois mois à revenir aux Sables-d'Olonne) et sa difficulté (le parcours alterne coups de tabac, houles énormes et cache-cache avec les icebergs). Souvent considérée comme l'« Everest de la course au large », l'épreuve n'a lieu que tous les quatre ans et réunit cette année trente participants (un record !), dont les plus grands noms de la spécialité : Vincent Riou, Jean Le Cam, Loïck Peyron, Michel Desjoyeaux, Roland Jourdain, Mike Golding...

Le Cléac'h s'avance en souriant vers le public qui se presse sur les pontons, signe des posters, pose pour les photos et répond avec patience aux questions les plus saugrenues (« Pas trop dur trois mois sans femme ? »). Né en 1977, ce Breton de Saint-Pol-de-Léon incarne la nouvelle génération des skippers professionnels. « Des gars qui ont suivi toute la filière des écoles de voile, explique Denis Horeau, le directeur sportif de la course. Habitués aux compétitions, aux médailles, aux médias, à être mis en avant, valorisés. C'est une culture très récente, il y a encore vingt ans, la voile était une passion, pas un métier. » Ou plutôt « des » métiers. Le pluriel s'impose car il ne suffit plus de bien sentir le vent pour être à la barre d'un voilier de course. Les skippers ne passent plus que 30 % de leur temps sur l'eau ! Le reste est consacré à démarcher des sponsors, peaufiner la conception du bateau avec des architectes navals, surveiller la construction, gérer sa petite société. Sans parler de la communication : « Presque aussi importante que la performance ! assure Le Cléac'h. Evidemment, comme tous les skippers, je cours pour gagner, mais pour Brit Air et mes autres partenaires il est essentiel que je sois largement médiatisé. Cela fait partie du contrat. On ne peut plus la jouer taiseux ou rugueux comme au temps des Tabarly et des Kersauson... Quand on a la chance de faire un métier qui fait rêver, il est normal de faire partager un peu de cette aventure au grand public. »

Surnommé « le Chacal » pour sa ténacité en course, le jeune homme sait faire patte de velours devant un micro ou une caméra. Apprendre à éviter les questions tordues et à citer ses sponsors. Mais cela ne suffit plus. Chaque concurrent du Vendée Globe doit désormais fournir des images au PC Course deux fois par semaine. Et surtout pas n'importe quoi ! Avec cinq caméras fixes et mobiles ainsi qu'un petit banc de montage sur son ordinateur, Le Cléac'h pourra réaliser des sujets sonorisés, prêts à être diffusés. Il devra également envoyer quotidiennement des photos et des vidéos pour alimenter les sites Internet de ses sponsors, participer à des visioconférences, à des chats, intervenir en direct dans certaines émissions radio et accessoirement tenir deux blogs !

La Volvo Ocean Race, concurrente anglo-saxonne (en équipage) du Vendée Globe qui a débuté le 4 octobre dernier, est allée plus loin en imposant un cameraman sur chaque bateau pour suivre au plus près la vie à bord. La télé-réalité serait-elle au coin de la vague ? « Non, répond Le Cléac'h, décidément professionnel, la magie du Vendée tient beaucoup à son mystère ; passé le cap de Bonne-Espérance, on entre dans ce que Titouan Lamazou (le premier vainqueur de la course en 1990) appelle "le pays de l'ombre" ; il faut savoir débrancher, surtout ne pas tout montrer. »
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Stéphane Jarno
Source : Télérama n° 3069

Bienvenue dans mon monde magique

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Tout va pour le mieux ici, je navigue dans un monde magique, au près, grand voile haute à 20 nœuds. J’ai retrouvé les alizés du Sud après avoir franchi le délicat Pot au Noir qui n’a pas été très sympa avec moi… J’ai perdu un peu de temps par rapport à mes camarades mais ça fait partie du jeu. A présent, je vais établir une nouvelle stratégie en tenant compte des vents plus soutenus, plus aléatoires qui soufflent actuellement dans les voiles de BRIT AIR

Je ne suis plus seul à bord ! Eh oui, j’ai fait la rencontre d’un oiseau, venu se poser sur le balcon arrière de BRIT AIR. Je crois que c’est une aigrette mais je n’en suis pas sûr. J’ai pris quelques photos. Autre rencontre, moins marrante ; celle d’un cargo russe, cette nuit, qui naviguait dans ma zone. A bord, une alarme a retenti pour me prévenir. Cela m’a réveillé en sursaut… je ne savais plus très bien où j’étais ! Mais finalement aucun dégât puisqu’il m’a évité largement, je n’ai même pas eu à modifier ma route.

Prochaine étape : l’Equateur !

Merci à tous pour vos nombreux messages d’encouragements ! Vous contribuez à faire avancer BRIT AIR…

A très vite,

Armel


Source : britairvoile.Com

mercredi 19 novembre 2008

Memel 4éme à 0.7 Miles du 3éme !

Brit air

Aux avant-postes depuis le départ, Armel Le Cléac’h (Brit Air) pointe actuellement en 4e position dans le sillage de Jean-Pierre Dick.
« Je navigue à vue avec Jean-Pierre Dick. Je suis content d’être bord à bord avec lui. Il a beaucoup d’expériences en 60 pieds Open, a remporté de grandes courses. On s’accroche au rythme de Peyron. Hier (mardi), on a fait une bagarre d’empannages à distance. On se serait cru en stage à Port-La Forêt. »
source: www.vendeeglobe.org

mardi 18 novembre 2008

Quand memel imite Jean Claude Bourret



Le Pot au noir comment ça marche ?

Nous apercevons sur la gauche de l'appareil, l'archipel du Cap Vert et pas très loin le port de Mindelo, souvenir malheureux d'une escale forcée l'an dernier… J'ai cru entendre quelques musiques cap verdiennes cette nuit et peut-être même Cesaria Evora... à moins que ce ne soit dans un rêve.

Par 16° de latitude nord, le monocoque glisse tranquillement plein sud en direction d’un Pot au Noir dont l’entrée est à environ 500 milles. Maintenant, c’est presque tout droit. On peut encore faire 2 ou 3 ajustements mais de manière générale, notre positionnement pour l’entrée dans cette zone cruciale est fait depuis déjà longtemps. Pour ma part, il l’est depuis mon empannage au large du Portugal il y a 5 jours

Source : 20 minutes