samedi 31 janvier 2009

Vent faible, vitesses faibles

SAILING ROUND THE WORLD RACE VENDEE GLOBE 2008/2009

« On est dans l'anticyclone des Açores, le vent est faible, et on est en vigilance maximum pour essayer de grappiller les petits milles pour nous faire partir de cette zone de vent faible. Il y a toujours de la houle résiduelle qui passe, le bateau est secoué et ça fait claquer les voiles. Ce n’est pas forcement super pour le bateau, mais on s'habitue à tout, au bruit et à la houle. En sortir le plus tôt possible, ce serait parfait, j'espère ce soir, ou au plus tard, demain matin. Les fichiers le confirment, mais en pratique, on verra. J'espère avoir un petit peu de vent pour pouvoir gagner dans le Nord-Ouest, il y a des nuages qui arrivent et c'est plutôt bon signe. Il faut vraiment essayer de gagner les petites risées, ce sont des heures de gagnées pour la suite. Je n'ai pas dormi cette nuit, et je suis concentré sur la vitesse du bateau... Michel Desjoyaux ? Il n’y a pas grand-chose à dire, il a fait ça de manière, pas parfaite, mais presque. Il a eu une course maîtrisée jusqu'à la fin, il a assumé son statut de grand favori, même après ces difficultés au départ, il fait partie des grands champions, c'est comme des Roger Federer, des Sébastien Loeb, qui sont attendus au début d'une compétition, et qui assument un statut. Michel en a fait la démonstration, et nous derrière, on essaye d'arriver pas trop longtemps après. » Armel le Cléac'h (Brit Air) à la vacation de 11h30.

mardi 27 janvier 2009

Fumée blanche

ON BOARD BRIT AIR / SKIPPER : ARMEL LE CLEAC'H (FRA)


« Je suis bientôt au large du Cap Vert, ça avance tranquillement. Dans les prochaines heures, il va falloir que je me penche sur le passage de l’anticyclone des Açores. Je ne sais pas encore si je vais passer dans l’est, dans l’ouest ou au milieu. Les modèles ne sont pas tous d’accord. Faire une analyse stratégique permet de continuer à réfléchir. On confronte la situation avec nos expériences antérieures, c’est intéressant. Si derrière ce passage, ça va vite, c’est intéressant. Mais la fumée blanche qui indiquera ma décision n’est pas encore sortie.» Armel Le Cléac’h, Brit Air, à la vacation de 11h30.

lundi 26 janvier 2009

Respecter les traditions

ON BOARD BRIT AIR / SKIPPER : ARMEL LE CLEAC'H (FRA)

« Pour l’heure Brit Air avance bien sous la chaleur dans un vent de Nord-Est dans le bon sens. Mais ça gîte beaucoup et la mer se fait de plus en plus forte. Ça devrait fraîchir un peu dans les prochaines heures et je vais donc anticiper rapidement pour réduire un peu la toile. Ça ne sert à rien de prendre des risques ! Le champagne au cap Horn, de nouveau à l’équateur : vous allez penser que je passe mon temps à trinquer avec Neptune ! Oui c’est vrai ! Mais les traditions sont les traditions et il faut les respecter… Il y’a un peu plus d’un an, sur la Transat B to B, j’avais oublié le champagne pour le passage de l’équateur et j’avais donc offert du soda à Neptune… Deux jours plus tard, je démâtais ! Je ne me ferai pas reprendre de sitôt… » Armel Le Cléac’h (Brit Air) par mail

dimanche 25 janvier 2009

Vacances aux Marquises ?

ON BOARD BRIT AIR / SKIPPER : ARMEL LE CLEAC'H (FRA)

« Content d'avoir ramené Brit Air dans l'hémisphère Nord, après calcul, j'ai passé 63 jours dans l'hémisphère Sud. Donc hier soir, on a trinqué avec Neptune, un p’tit coup de Champagne. Et comme la bouteille a fait le tour du monde, il était encore meilleur qu'à l'aller. On est en train de passer le Pot au Noir assez rapidement, ça a l'air d'aller. Il y a des éclaircies. Le vent est dans le bon sens, du Nord-Est, ça commence à fraîchir un peu. J’ai réduit un peu la voile car ça commence à taper ici. Les conditions vont donc être un peu plus mouvementées dans les prochains jours. Sinon, il fait toujours chaud, c'est même un peu ambiance sauna à bord, mais ça devrait aller mieux. Il y en a qui ont eu de la chance lors de la remontée de l'Atlantique Sud, et moi c'est dans le Pot au Noir que c’est sympa. Chacun son petit avantage. Quel endroit pour des vacances ? Il y a plein d'endroits sympas même si tu ne vois pas la terre souvent. Dans les mers du Sud, il y avait un ciel d'un bleu incroyable. Le passage du Cap Horn s’est fait avec un peu de soleil, c'était un moment magique. Il y avait aussi les Falkland, puis avant-hier, j’ai aperçu l’ile de Fernando de Noronha. Donc voilà, on en profite dès qu'on peut pour voir un petit morceau de terre,… Mais le Brésil, ce n'est pas vraiment un bon souvenir, ça a pris du temps. Sinon, je connais les Marquises, qui sont magnifiques. Ce serait un grand plaisir de faire une escale... On les voit sur la carte, mais on reste concentré sur la course. C'est la priorité. » Armel le Cléac'h (Brit Air) à la vacation de 11h30.

vendredi 23 janvier 2009

L’inconnue du Pot au Noir

SAILING ROUND THE WORLD RACE VENDEE GLOBE 2008/2009

« Je ne suis pas encore en plein dans le Pot au Noir, mais on s’en rapproche. Encore une dizaine d’heures avant de rentrer dans cette zone de nuages et de vents erratiques. Mais pour l’instant, j’ai encore cet alizé qui me rapproche de Fernando de Noronha. Je vais encore avoir 200-250 milles dans des conditions difficiles avant d’attaquer l’hémisphère Nord. J’avais dit qu’il fallait attendre un peu pour mesurer l’écart réel entre moi et les autres. On fera un bilan à l’équateur. Je déclencherai mon chrono quand j’aurai accroché l’alizé du Nord. Il y a encore quelques pièges devant nous avant d’avoir des vents plus simple. Pour l’instant je ne me prends pas trop la tête même si je regarde les cartes en ce moment pour trouver le meilleur passage pour le Pot au Noir. Il y a une part théorie et une part pratique. Pour l’instant le ciel est bien dégagé, je regarde devant moi mais je ne vois pas de gros nuage. J’ai bien vu que je n’avais pas eu les mêmes conditions que ceux de devant, c’est comme ça : c’est la course au large, c’est la météo. Là j’avance à 9 nœuds. On est dans la dernière ligne droite, et c’est super sympa d’avoir des gens qui nous soutienne. Ça motive pour arriver encore plus vite et il faut continuer à mettre du charbon. Je n’ai plus de copain sur l’eau… non, je rigole. Il y a encore Samantha. Sinon je reçois pas mal de messages de la terre et j’envoie beaucoup de mail le soir ». Armel Le Cléac’h (Brit Air) à la vacation radio de midi

jeudi 22 janvier 2009

Cours d’histoire-géo

« C'est grand le Brésil !! On m'avait appris cela en cours d'histoire-géo à l'époque du collège mais cela ne m'avait pas vraiment marqué plus que ça. Faut dire que ce n’était pas ma matière préférée. Enfin bon aujourd'hui et depuis plusieurs jours, ça se confirme ! Surtout quand l'alizé brésilien est faible... Pas facile de quitter l'hémisphère Sud ! En plus devant l'étrave de Brit Air se profile le Pot au Noir avant de basculer de l'autre coté de l'équateur. Encore quelques heures difficiles en perspectives sur le pont avant de gagner son ticket pour l'Atlantique Nord et la remontée vers les Sables d'Olonne ! J’en profite donc pour me reposer et bien checker le bateau. Je n’ai pas oublié non plus de mettre une petite bouteille de champagne de coté pour Neptune pour le passage de l'équateur. Je commence aussi à faire l'inventaire de ce qu'il me reste à bord en consommable : nourriture, gasoil, gaz, dentifrice, paires de chaussettes propres pour des jours plus frais, etc... Allez moins de 4 000 milles avant le chenal des Sables: on ne lâche rien ! Merci encore à tous mes supporters pour les nombreux messages qu’ils me font parvenir : c'est énorme !!! À bientôt. » Armel Le Cléac’h (Brit Air) par mail.

mercredi 21 janvier 2009

Une bonne suée

« Stressé ? Sous pression ? Non, pas du tout ! Marc a eu les conditions très favorables qui ne se sont pas offertes à moi après le Cap Horn, c’est tout. Tant mieux pour lui et tant pis pour moi mais c’est la course et il faut faire avec ! Et puis il est encore trop tôt pour faire un bilan sur cet écart. Moi je ferai le point dans 48 heures : j’aurai pour ma part touché des alizés plus réguliers qui devraient pouvoir me permettre de bien avancer, Marc, lui, va avoir à se recaler dans l’est. Quand il se retrouvera aligné dans mon sillage, il sera alors temps de faire les comptes. Mais de toute façon, il ne sert à rien de trop se prendre la tête : je pousse Brit Air au maximum de son potentiel, je trace ma route au mieux et au plus vite vers l’arrivée et c’est bien ma seule préoccupation pour le moment ! Au près, le bateau mouille énormément et à l’intérieur on n’a pas d’autre choix que de tout fermer. Conséquence : dans le cockpit, c’est l’étuve ! Et puis comme il faut manœuvrer souvent à ces allures, chaque effort se solde par une bonne suée ! Mais bon, on ne va pas se plaindre, on avance, on avance… et c’est déjà pas mal ! » Armel Le Cléac’h (Brit Air) par mail.

Rien n’est joué

SAILING ROUND THE WORLD RACE VENDEE GLOBE 2008/2009

« Il fait bien chaud à bord de Brit Air. Je me trouve au large de Salvador de Bahia. Les alizés sont plus soutenus que les jours précédents, donc j’avance un peu mieux. Je marche à 11 nœuds à peu près. C’est pas mal. Le Pot au Noir, comment je le vois ?… noir. Il est placé très sud puisque, a priori, c’est la saison. Le souci, c’est qu’il bouge pas mal, avec les nuages et les grains. On le surveille. On se demande où se placer quant à la remontée de l’Atlantique nord. Il faut choisir sa trace maintenant car, plus tard, ça sera compliqué de se décaler. Ce choix n’est pas simple étant donné que les systèmes évoluent très vite. J’ai encore 48 h pour choisir, çe qui me laisse de la marge. Il est certain que Marc Guillemot a eu une super météo pour remonter l’Atlantique sud, mais je ne lâcherai rien. La troisième place, il faudra qu'il vienne la chercher. Il a eu du portant alors que, moi, je me suis tapé du près pendant plusieurs jours. On verra… Je ferai le point après le Pot au Noir pour voir l’écart. Là, je ne peux pas faire grand-chose de plus, je suis à fond avec mon bateau. Rien n’est joué, rien n’est fait. La route est longue jusqu’aux Sables d’Olonne. » Armel Le Cléac’h (Brit Air) à la vacation de 11h30

lundi 19 janvier 2009

Pas de mise a jour du site avant le 29 Janvier

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Merci à tous ( actuellement environ +/- 70 visiteurs par jour ), les vacances commencent pour moi il n'y aura donc pas de mise a jour du blog pendant une dizaine de jours, retour le 29 Janvier.

Voici les liens pour retrouver le maximum d'infos sur memel

les vacations, le classement : www.vendeeglobe.org
le site officiel de Memel : www.voile.britair.fr
le blog de memel sur 20 minutes : http://armel.20minutes-blogs.fr

et différents liens google en bas de cette page

Promis je ramène du soleil pour l'arrivée de Mémel aux Sables à bientôt, Pierre

dimanche 18 janvier 2009

Conditions chaotiques

ARMEL LE CLEACH / BRITAIR - START - 09/11/08

« Je pensais que la remontée aurait été plus sympa. Les conditions étaient chaotiques, stressantes. A la limite, c’était plus facile dans le grand sud. Ici, on ne sait jamais dans quel sens ça va rentrer, c’est un peu sport. Les prochaines vingt-quatre heures devraient être encore au près et ensuite on devrait ouvrir un peu les écoutes. J’ai hâte d’avoir des conditions un peu plus stables pour me reposer et ranger un peu. » Armel Le Cléac’h, Brit Air, à la vacation de 11h30 :

jeudi 15 janvier 2009

ça fait combien de temps qu'on a pas vu la terre ?

Merci Armel de nous faire partager ce grand moment de Bonheur

Armel Le Cléac'h poussif dans l'Atlantique Sud

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Après 67 jours dans le Vendée Globe, toujours 3e à 695 milles du leader, le skipper de la baie de Morlaix est à la recherche de vent. Frustrant.

• Armel, comment ça va au 67e jour (1) de course ?

J'aimerais avoir un peu plus de vent que les 5 noeuds actuels. Il faut être très concentré. Ce n'est pas de tout repos. Ce ne sont pas les moments les plus sympas depuis le départ. Le temps est gris avec de gros nuages. Il y a toute sorte de gris ! Par contre, l'eau est à 20-22 °C, comme l'air. Les tee-shirts sont ressortis, mais ça ne cogne pas de trop pour l'instant.


• Avez-vous digéré le sauvetage de Le Cam et le passage du cap Horn ?

On est passé à autre chose. Il y a eu un peu d'excitation au passage du Horn. J'ai suivi de loin la suite des événements de Riou et Le Cam. Maintenant, j'ai repris ma course.


• Le jury vous a gratifié de 11 heures de bonus et la 3e place ex aequo à Vincent. Qu'en pensez-vous ?

C'est une décision qui me semble équitable. Je la respecte. Pour Vincent, c'est normal. Il ne prend pas la place de quelqu'un. On peut toujours polémiquer. Mais ça ne doit pas être facile pour le jury, malgré des calculs savants sur le temps perdu, d'avoir la réponse exacte. Pour moi, c'est parfait. Je poursuis ma route.


• Avez-vous déjà des options pour revenir sur les deux autres ?

Ça ne va pas être simple. La météo n'est pas favorable pour moi. Devant, ça va accélérer dans quelques heures. Il va falloir que je trouve du vent. C'est frustrant.


• Vivement l'arrivée ou bien que ça dure ?

Là, c'est un peu long cette remontée de l'Atlantique sud. Les heures et les journées sont un peu longues dans le petit temps. C'est frustrant. Franchement, j'aimerais aller plus vite. Il ne faut pas se plaindre. J'ai le temps de bricoler et de faire l'inspection du bateau. Hier (mardi), je suis monté dans le mât avec un nouveau système. Brit Air est en forme.


• Et le skipper ?

J'ai encore du potentiel. On n'est plus à 100 %. Il y a un peu d'usure mentale, c'est normal. Pas de bobos pour le bonhomme, seules les mains sont un peu fatiguées. C'est usant surtout que, dans le petit temps, je manoeuvre beaucoup sur le pont. Mais j'arrive à faire avancer le bateau au maximum de son potentiel. C'est l'essentiel. Par ailleurs, je me nourris normalement et j'ai toujours de l'appétit. Il n'y a plus le stress du Grand Sud.


• Et à trois semaines de l'arrivée ?

On commence à y penser un petit peu. Mais, avant, il y a 1 000 milles à négocier avant de trouver des vents stables. C'est un peu la galère. Autrement, je surveille l'avitaillement et le gas-oil prévus pour 90 jours. On devrait être dans la vérité.

(1) Vacation téléphonique, mercredi, à 15 h.

Ouest-France, par Gilles ALLIAUME.

dimanche 11 janvier 2009

Des mers plus clémentes

ON BOARD BRIT AIR / SKIPPER : ARMEL LE CLEAC'H (FRA)

« A bord de Brit Air, les dernières heures étaient assez agitées. Par conséquent, on en profite pour faire sécher les cirés. Ça fait du bien de retrouver des mers plus clémentes. C’est plus facile pour le pilote de suivre le cap. On se consacre désormais à la stratégie et au bricolage. Et un petit ménage de printemps… Ça laisse du temps aussi pour dormir… La route est encore longue jusqu’au Sables d’Olonne. C’est une longue ligne droite. J’irai peut-être faire un tour dans le mât, utiliser ce temps à ma disposition pour préparer l’arrivée dans les alizés où l’on fait du reaching et où le bateau est bien plus sollicité. Je reste de toute façon vigilant. On va commencer à croiser un peu plus de civilisation, à avoir du trafic. Ce que je cherche, c’est avoir une belle trace sur l’ordinateur. Quoiqu’il arrive, je reste concentré sur mes objectifs, pas sur les deux coureurs devant moi. » Armel Le Cléac’h, Brit Air, à la vacation de 11H

samedi 10 janvier 2009

Arriver aux Sables en bon état

ON BOARD BRIT AIR / SKIPPER : ARMEL LE CLEAC'H (FRA)

Armel le Cléac’h (Brit Air), à la vacation de 11 heures : « La mer est calme. Quinze nœuds de vent Nord-Ouest et ça avance vite. J’essaie de faire la meilleure route possible jusqu’au Sables d’Olonne. A vrai dire, je ne peux pas faire grand-chose de plus. Les deux premiers sont assez loin devant, et ils ne sont pas dans le même système météo. Pour le moment, ils ont de bonnes conditions dans leur remontée de l’Atlantique, avec du portant. L’objectif est d’arriver aux Sables avec un bateau en bon état. La route est encore longue, et il ne faut pas relâcher la pression. Pour l’instant, j’assure le coup. J’ai encore le temps de revenir sur eux. Il peut toujours se passer des choses. Je dois rester attentif sur l’état de Brit Air. C’est sûr que, par endroits, il y a de l’usure. J’en ai profité pour faire du bricolage. Mais il y a des choses qu’on ne peut pas forcément réparer. Des usures pratiquement indétectables. Il faut donc se concentrer sur les moindres bruits et rester vigilant. Ce serait dommage de ne pas finir cette belle aventure, d’autant qu’une bonne partie du chemin a été faite. »

vendredi 9 janvier 2009

L'apprentissage du Sud


ON BOARD BRIT AIR / SKIPPER : ARMEL LE CLEAC'H (FRA)

« Le bateau va bien. Il y a des petites bricoles d’usures normales après deux mois de course. Quelques bouts ou morceaux d’élastiques un peu usés qu’il faut changer, mais ça c’est normal. Les voiles ont un peu subi mais rien de bien important. Mais il faut continuer à bien surveiller le matériel car la route est encore longue, dans des conditions de mer qui ne seront pas forcément faciles. De mon côté, j’essaye de bien me reposer car j’étais pas mal fatigué après les mers du Sud et ces dernières heures chargées d’émotions. J’enquille un peu les siestes. Le bateau est bien réglé, bien stable et me permet donc de me reposer pour ensuite faire une navigation propre jusqu’à l’équateur, trouver le meilleur chemin et se rapprocher des deux premiers. La préparation physique avait été un élément très important en amont de la course et je suis très content de l’avoir fait car je me suis rendu compte que cette course est vraiment très physique. Il y a des petites choses que j’ai apprises dans les mers du Sud, des choses que je ne referai plus la prochaine fois. C’est aussi comme ça qu’on apprend ! Je ne pouvais pas avoir tout bon la première fois, mais ça s’est plutôt bien passé dans l’ensemble. J’ai notamment un peu sous-estimé l’alimentation dans les mers du Sud. J’ai parfois été un peu juste au niveau calories. J’ai pioché dans mes réserves, mais comme j’avais prévu large, tout va bien car j’ai tout ce qu’il faut pour aller jusqu’au bout. » Armel Le Cléac’h (Brit Air) par mail.

jeudi 8 janvier 2009

Armel Le Cleac'h, sauveteur, cap-hornier et bizuth heureux

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Le skipper de Brit Air a franchi, hier, pour la première fois le cap Horn.

Bizuth sur le Vendée Globe, le Morlaisien, qui a activement participé au sauvetage de Jean Le Cam, a vécu une fin de Grand Sud riche en émotions. Armel Le Cleac'h se retrouve propulsé dans le trio de tête, en pleine contradiction de sentiments.

Armel, qu'avez-vous ressenti en franchissant le cap Horn ?

Depuis presque deux mois qu'on est partis, je n'avais pas encore vu la terre, alors vous imaginez que cela se passe ici ! C'est génial. J'en ai profité un maximum, le vent s'est calmé, j'ai renvoyé la grand-voile haute ce que je n'avais pas fait depuis longtemps. Le cap Horn, c'est un super-moment, et beaucoup d'émotions. Je suis passé de jour, à ras des cailloux, à moins d'1,5 mille de la côte, j'ai tiré un petit bord à la côte sous un ciel à grains qui m'a offert des lumières extraordinaires, magiques, mais juste après, les deux albatros qui me suivaient depuis un moment m'ont quitté. Et puis, être là marque le passage d'une étape, un vrai soulagement aussi car ça faisait un moment qu'on se faisait secouer.

Vous parlez d'émotions, vous n'en avez pas manqué ces dernières 36 heures avec le sauvetage de Jean Le Cam...

Ah, ça ! On m'aurait prédit une telle fin de Grand Sud, un tel scénario, que je n'y aurais pas cru. Tout s'est enchaîné de telle manière, entre le moment où on a appris le chavirage de Jean, notre approche avec Vincent, les relais à tourner autour de VM Matériaux chacun à son tour pour être prêts à bondir si besoin, le sauvetage, la course mise entre parenthèses... Je suis passé par tous les états, et cela se conclut par une belle joie. J'ai été très heureux lorsque j'ai vu Jean en combinaison de survie à bord de PRB. On s'est parlé tous les trois à la VHF, c'était un petit moment de communion après des heures difficiles et intenses. Ce genre d'accumulation d'événements n'arrive pas tous les jours.

Et vous avez repris votre route.

Je les ai accompagnés un moment, le temps de voir que tout allait bien, et on s'est séparés. Ça me fait tout bizarre de me retrouver sans Vincent à proximité. Je suis triste d'avoir perdu mon collègue de travail. Depuis le départ, on naviguait de concert, avec jamais plus de 100 milles entre nous, et on se téléphonait souvent. Maintenant, devant ils sont loin, derrière l'écart est important, je fais donc faire ma route tout seul.

Au bout du compte, vous vous retrouvez 3e, pas mal pour un bizuth !

(Rire) Oui, mais je profite du malheur des autres. J'aurais bien aimé qu'on soit cinq aujourd'hui à se bagarrer pour le podium.
Source : O. C., Ouest-France

mercredi 7 janvier 2009

Memel à la pointe du Cap Horn

ON BOARD BRIT AIR / SKIPPER : ARMEL LE CLEAC'H (FRA)

« Je suis à 5 milles du cap Horn. C’est mon premier et je suis ravi de le passer aujourd’hui. D’autant que depuis 24 heures, il y a beaucoup d’émotions. La bouteille de champagne est prête !... Quand j’ai appris le souci de Jean Le Cam, je me suis tout de suite dérouté. On a vu le bateau chaviré. La manœuvre s’est avérée assez difficile. On a dû attendre. Avec la direction, on s’est organisé au mieux pour faire le maximum sur place. C’est la solidarité des marins. Je suis très heureux que ce soit fini et que Jean se trouve en pleine forme. C’était une sacrée expérience. Je garderai de ce sauvetage un souvenir exceptionnel. Pour moi, la course a repris depuis quelques heures seulement. J’essaie de ne pas forcer sur le bateau, de me reposer émotionnellement. J’en profite également pour faire un peu de tourisme. Et me reposer après les mers du Sud. J’ai décidé de garder la barbe dans le Sud, sur les conseils de mon papa et ce pour lutter contre le froid. Je me raserai après les Malouines pour gagner en légèreté... Je me rapproche du Cap. La température est de 8°. Maintenant je suis à 4 milles de la pointe. Le cap Horn, c’est énorme. Je suis vraiment content d’être arrivé jusque-là. Brit Air est une réussite, le bateau est en bon état. Ma philosophie a toujours été de préserver le matériel. Avec tout ce qui s’est passé, le fait que je me retrouve troisième n’est pas forcément mérité, vu les accidents des autres. En fait, je ne m’occupe pas trop du classement… » Armel Le Cléac’h (Brit Air) à la vacation de 11h00.
source : vendeeglobe.org

Ouest France : ce matin, Le Cléac'h est sur le podium

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Après le sauvetage de Jean le Cam, Vincent Riou a perdu une place, ce qui profite à Armel Le Cléac'h. Ce dernier, qui s'était également dérouté pour venir au secours de Le Cam, rentre donc dans les trois premiers.

L'essentiel n'est toutefois pas là pour Riou, qui concédait après le sauvetage : « Une fois que je l'ai eu à bord, plus rien n'était grave ». Il espère d'ailleurs pouvoir poursuivre l'aventure.

Devant eux, Michel Desjoyeaux et Roland Jourdain continuent de se battre pour le fauteuil de leader, avec une avance maintenant conséquente sur leurs concurrents. Actuellement, c'est Desjoyeaux qui mène le bal. Jourdain le suit à 92 milles.

C'est Raphaël Dinelli qui ferme la marche, à plus de 6 000 milles de leader.

Le classement de 11h :


1. Desjoyeaux Michel (Foncia)
2. Jourdain Roland (Veolia Environnement) à 92 milles
3. Le Cléac’h Armel (Brit Air) à 641,1
4. Riou Vincent (PRB) à 713,8
5. Davies Samantha (Roxy) à 1853,7
6. Guillemot Marc (Safran) à 2237,4
7. Thompson Brian (Bahrain Team Pindar) à 2758,2
8. Caffari Dee (Aviva) à 3038,1
9. Boissières Arnaud (Akena Vérandas) à 3050,2
10. White Steve (Toe in the Water) à 3883,6
11. Wilson Rich (Great American III) à 4841,4
12. Sedlacek Norbert (Nauticsport-Kapsch) à 5905,5
13. Dinelli Raphaël (Fondation Océan Vital) à 6104,3
ABD. Le Cam Jean (VM Matériaux)
ABD. Malbon Jonny (Artemis)
ABD. Dick Jean-Pierre (Paprec-Virbac 2)
ABD. Hatfield Derek (Algimouss Spirit of Canada)
ABD. Josse Sébastien (BT)
ABD. Eliès Yann (Generali)
ABD. Golding Mike (Ecover)
ABD. Dejeanty Jean-Baptiste (Groupe Maisonneuve)
ABD. Peyron Loïck (Gitana Eighty)
ABD. Stamm Bernard (Cheminées Poujoulat)
ABD. Wavre Dominique (Temenos II)
ABD. Basurko Unai (Pakea Bizkaia)
ABD. Beyou Jérémie (Delta Dore)
ABD. Thomson Alex (Hugo Boss)
ABD. Bestaven Yannick (Aquarelle.com)
ABD. Thiercelin Marc (DCNS)
ABD. de Pavant Kito (Groupe Bel)

Source : Ouest-France

mardi 6 janvier 2009

Jean Le Cam Sain & Sauf à bord de PRB

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Pendant que les secours chiliens étaient en route (hélicoptère transportant des plongeurs et remorqueur), Vincent Riou, joint par la direction de course à 19h10 a indiqué qu’il avait récupéré Jean Le Cam à bord de PRB ! « C’est une histoire incroyable qui se termine bien » selon les mots d’Alain Gautier, le consultant sécurité du Vendée Globe.


Jean entre de bonnes mains mais outrigger cassé pour PRB
Revêtu de sa combinaison de survie, Jean est sorti tout seul de son bateau. Vincent a fait quatre passages pour tenter de le récupérer. Au quatrième passage, le bout de l’outrigger bâbord de PRB s’est pris dans la quille de VM Matériaux et s’est cassé. Dans la foulée, Jean Le Cam a pu grimper à bord, mais les deux hommes ont dû bricoler pour assurer le gréement et virer de bord rapidement pour éviter que le mât ne tombe. Ils font actuellement cap au 110, tribord amures, avec trois ris dans la grand-voile et rien à l’avant, en attendant de réaliser une réparation de fortune sur le gréement.

Armel Le Cléac’h qui était également sur zone, s’est mis en route dans leur sillage.

Les opérations de sauvetage de la marine chilienne sont en cours d’annulation. Le pétrolier sur place depuis ce matin va pouvoir reprendre sa route. L’hélicoptère a rebroussé chemin, de même que le remorqueur de la marine chilienne qui devait arriver sur VM Matériaux mercredi matin.
source : vendeeglobe.org

lundi 5 janvier 2009

Le Chacal vous souhaite la bonne Année

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Salut à tous !

Ouh la la… je manque à tous mes devoirs… Enfin mieux vaut tard que jamais, je vous souhaite donc une excellente année 2009 ! Plein de bonnes choses, la santé, du bonheur et que tous vos rêves se réalisent ! D’ailleurs comme le disait Oscar Wilde (et ouais, ça rend philosophe 2 mois de solitude !!) : « Il faut avoir des rêves assez grand pour ne jamais les perdre de vue tandis qu’on les poursuit ! »… alors je vous souhaite d’avoir de très très grands rêves en 2009 !

Pour ma part, mon premier grand rêve, c’est de passer ce fameux Cap Horn et d’en finir avec ce Pacifique qui décidément ne nous aura pas fait de cadeau… Déjà que l’Indien n’avait pas été sympa… Mais bon, avec BRIT AIR, on n’a jamais été si près du but : plus que quelques heures à tenir et on y sera ! Retour en Atlantique et nouveau départ pour le sprint final.

Après le passage du « caillou », clignotant à gauche et après cap au nord / nord-est en direction des Sables. Un peu de retard sur les leaders certes, mais rien de rédhibitoire ! En 2001, Mich Desj (déjà lui !) avait lâché plus de 600 milles à Ellen Mac Arthur entre le Cap Horn et l’équateur ! L’histoire bafouille parfois… Alors avec un peu de gnac (j’en ai en réserve !) et un petit coup de pouce du destin, tout est possible !

En attendant, suis au Cap Horn ! J’essaierai de vous envoyer des photos si je vois quelque chose…

A+

Armel

Source: 20 minutes

samedi 3 janvier 2009

54e jour en mer. Desjoyeaux annonce un passage au Cap Horn pour dimanche, Armel Pour Mardi

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La dernière partie du Pacifique prévoit néanmoins d’être musclée pour le quinté de tête : pointes à 65 nœuds de vent et mer très formée pour une tempête qui s’annonce comme la plus sévère de ce Vendée Globe… Dans des conditions encore relativement calmes, Armel Le Cléac’h s’est fait une très grosse frayeur dans un départ à l’abattée en plein nuit après avoir heurté un ofni. Le skipper de BRIT AIR revenait à la vacation du jour sur les circonstances de ce vrac, heureusement sans conséquence pour son bateau.

Pour Armel Le Cléac’h, toujours 4e à moins de 650 milles du leader, la prudence reste donc plus que jamais de rigueur. Partisan de cette posture raisonnable depuis l’entrée dans l’Indien, il sait qu’il n’en demeure pas moins, comme tous les concurrents, à la merci d’un irréversible impondérable. Comme la nuit dernière où BRIT AIR a frôlé la correctionnelle dans un départ à l’abattée dans des conditions pourtant correctes… Cet avertissement sans frais a sonné aux oreilles du benjamin de la course comme un signal d’alarme. Le mode « sécurité » est enclenché, il va falloir faire le dos rond et tenir. C’est à ce prix que le Cap Horn s’offrira alors dans quelques jours aux étraves de BRIT AIR…

BRIT AIR s’est retrouvé couché… : « J’ai eu un souci cette nuit (tôt ce matin en heure française) : j’ai tapé avec le safran sous le vent qui sous le choc s’est relevé… Je ne sais pas ce que j’ai heurté. Je ne pense pas que ce soit un growler car on est assez nord ici, l’eau est à 10°, ce serait assez bizarre d’avoir des morceaux de glace à cet endroit. J’étais à la bannette. Je n’ai pas senti un gros choc mais il y a eu un petit « plomb » et ça a suffit pour que le safran se relève. Dans 35 nœuds de vent au portant, le départ à l’abattée était inévitable ! BRIT AIR s’est retrouvé couché, la quille, les ballasts, le matossage sous le vent … Je ne vous fais pas un dessin. A 90°, on se retrouve à faire l’acrobate pour remettre le bateau déjà à l’endroit et puis après pour le remettre dans le sens de la marche ! Ca prend un peu de temps. En plus j’étais emmêlé avec les écoutes, c’était la totale ! Mais bon, le principal, c’est qu’à priori il n’y a rien de cassé. J’ai fait le tour plusieurs fois mais je vais attendre que le jour se lève pour en être tout à fait sûr ! »

Un vrac comme jamais encore à bord de BRIT AIR… : « J’ai fait un vrac, comme jamais encore à bord de BRIT AIR ! La tête de mât était dans l’eau ! C’est le plus gros mais paradoxalement pas dans les pires conditions de mer que nous avons connu. On a eu bien pire que ça. Là on avait entre 30 et 35 nœuds de vent, du « médium » ici, des vents normaux… Ça m’a bien pris ¾ d’heure entre le moment du choc et le moment où je me suis retrouvé sous la même amure à peu près à une vitesse correcte. C’était vraiment un peu galère mais bon ça fait parti du jeu. On a des safrans relevables justement pour éviter que ça casse quand on percute quelque chose en mer mais l’inconvénient c’est que quand ça arrive au portant avec du vent et de la mer, ça ne pardonne pas. Si on n’est pas près de la barre, c’est le vrac assuré ! »

Plus que quelques jours avant le Cap Horn… : « J’ai passé la dernière porte cette nuit vers 3H00 TU. Maintenant route vers le Cap Horn que je devrais passer dans la nuit du 6 au 7 janvier. Là on est à l’avant d’un front. On a 30-35 nœuds de vent de nord-ouest qui va basculer ouest / sud-ouest. Pour l’instant, la mer est plutôt correcte, elle s’est organisée dans le bon sens. C’est plutôt agréable, ça glisse bien. Je suis à 15 nœuds, 17 dans les surfs. Ca devrait se compliquer un peu par la suite. C’est toujours pareil : derrière le front le vent bascule rapidement mais pas la mer… Quand il faut donc empanner, on se retrouve travers à la mer ! Pendant quelques heures, ça ne va pas être facile, pas agréable. Dans ces conditions, chacun positionne le curseur comme il le sent. Soit on décide d’attaquer et ça tape, ça cogne et on prend des risques… Soit on met moins de toile et on attend que la mer s’organise, quitte à perdre un peu de terrain mais préserver le matériel en priorité. »

Source : Redaction SeaSailSurf.com

vendredi 2 janvier 2009

Grosse frayeur à bord de Brit Air

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Décidément, il sera dit que le grand sud de cette sixième édition du Vendée Globe ne ferait aucun cadeau aux arrogants navigateurs ayant pris le parti de le défier. Alors que les leaders, avec le passage de la dernière porte des glaces et l’approche imminente du Cap Horn, pouvaient enfin envisager la fin de la galère et le retour à un océan – Atlantique - plus clément et propice à la régate, le Pacifique en a décidé tout autrement. En guise d’adieu et d’ultime passage à niveau, le grand sud va en effet leur offrir une tempête qui s’annonce comme la plus violente depuis le début de la course. Pour Armel Le Cléac’h, toujours 4ème à moins de 650 milles du leader, la prudence reste donc plus que jamais de rigueur. Partisan de cette posture raisonnable depuis l’entrée dans l’Indien, il sait qu’il n’en demeure pas moins, comme tous les concurrents, à la merci d’un irréversible impondérable. Comme la nuit dernière où BRIT AIR a frôlé la correctionnelle dans un départ à l’abattée dans des conditions pourtant correctes… Cet avertissement sans frais a sonné aux oreilles du benjamin de la course comme un signal d’alarme. Le mode « sécurité » est enclenché, il va falloir faire le dos rond et tenir. C’est à ce prix que le Cap Horn s’offrira alors dans quelques jours aux étraves de BRIT AIR…



BRIT AIR s’est retrouvé couché… :
« J’ai eu un souci cette nuit (tôt ce matin en heure française) : j’ai tapé avec le safran sous le vent qui sous le choc s’est relevé… Je ne sais pas ce que j’ai heurté. Je ne pense pas que ce soit un growler car on est assez nord ici, l’eau est à 10°, ce serait assez bizarre d’avoir des morceaux de glace à cet endroit. J’étais à la bannette. Je n’ai pas senti un gros choc mais il y a eu un petit « plomb » et ça a suffit pour que le safran se relève. Dans 35 nœuds de vent au portant, le départ à l’abattée était inévitable ! BRIT AIR s’est retrouvé couché, la quille, les ballasts, le matossage sous le vent … Je ne vous fais pas un dessin. A 90°, on se retrouve à faire l’acrobate pour remettre le bateau déjà à l’endroit et puis après pour le remettre dans le sens de la marche ! Ca prend un peu de temps. En plus j’étais emmêlé avec les écoutes, c’était la totale ! Mais bon, le principal, c’est qu’à priori il n’y a rien de cassé. J’ai fait le tour plusieurs fois mais je vais attendre que le jour se lève pour en être tout à fait sûr ! »


Un vrac comme jamais encore à bord de BRIT AIR… :
« J’ai fait un vrac, comme jamais encore à bord de BRIT AIR ! La tête de mât était dans l’eau ! C’est le plus gros mais paradoxalement pas dans les pires conditions de mer que nous avons connu. On a eu bien pire que ça. Là on avait entre 30 et 35 nœuds de vent, du « médium » ici, des vents normaux… Ça m’a bien pris ¾ d’heure entre le moment du choc et le moment où je me suis retrouvé sous la même amure à peu près à une vitesse correcte. C’était vraiment un peu galère mais bon ça fait parti du jeu. On a des safrans relevables justement pour éviter que ça casse quand on percute quelque chose en mer mais l’inconvénient c’est que quand ça arrive au portant avec du vent et de la mer, ça ne pardonne pas. Si on n’est pas près de la barre, c’est le vrac assuré ! »


Plus que quelques jours avant le Cap Horn… :
« J’ai passé la dernière porte cette nuit vers 3H00 TU. Maintenant route vers le Cap Horn que je devrais passer dans la nuit du 6 au 7 janvier. Là on est à l’avant d’un front. On a 30-35 nœuds de vent de nord-ouest qui va basculer ouest / sud-ouest. Pour l’instant, la mer est plutôt correcte, elle s’est organisée dans le bon sens. C’est plutôt agréable, ça glisse bien. Je suis à 15 nœuds, 17 dans les surfs. Ca devrait se compliquer un peu par la suite. C’est toujours pareil : derrière le front le vent bascule rapidement mais pas la mer… Quand il faut donc empanner, on se retrouve travers à la mer ! Pendant quelques heures, ça ne va pas être facile, pas agréable. Dans ces conditions, chacun positionne le curseur comme il le sent. Soit on décide d’attaquer et ça tape, ça cogne et on prend des risques… Soit on met moins de toile et on attend que la mer s’organise, quitte à perdre un peu de terrain mais préserver le matériel en priorité. »