jeudi 15 janvier 2009

Armel Le Cléac'h poussif dans l'Atlantique Sud

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Après 67 jours dans le Vendée Globe, toujours 3e à 695 milles du leader, le skipper de la baie de Morlaix est à la recherche de vent. Frustrant.

• Armel, comment ça va au 67e jour (1) de course ?

J'aimerais avoir un peu plus de vent que les 5 noeuds actuels. Il faut être très concentré. Ce n'est pas de tout repos. Ce ne sont pas les moments les plus sympas depuis le départ. Le temps est gris avec de gros nuages. Il y a toute sorte de gris ! Par contre, l'eau est à 20-22 °C, comme l'air. Les tee-shirts sont ressortis, mais ça ne cogne pas de trop pour l'instant.


• Avez-vous digéré le sauvetage de Le Cam et le passage du cap Horn ?

On est passé à autre chose. Il y a eu un peu d'excitation au passage du Horn. J'ai suivi de loin la suite des événements de Riou et Le Cam. Maintenant, j'ai repris ma course.


• Le jury vous a gratifié de 11 heures de bonus et la 3e place ex aequo à Vincent. Qu'en pensez-vous ?

C'est une décision qui me semble équitable. Je la respecte. Pour Vincent, c'est normal. Il ne prend pas la place de quelqu'un. On peut toujours polémiquer. Mais ça ne doit pas être facile pour le jury, malgré des calculs savants sur le temps perdu, d'avoir la réponse exacte. Pour moi, c'est parfait. Je poursuis ma route.


• Avez-vous déjà des options pour revenir sur les deux autres ?

Ça ne va pas être simple. La météo n'est pas favorable pour moi. Devant, ça va accélérer dans quelques heures. Il va falloir que je trouve du vent. C'est frustrant.


• Vivement l'arrivée ou bien que ça dure ?

Là, c'est un peu long cette remontée de l'Atlantique sud. Les heures et les journées sont un peu longues dans le petit temps. C'est frustrant. Franchement, j'aimerais aller plus vite. Il ne faut pas se plaindre. J'ai le temps de bricoler et de faire l'inspection du bateau. Hier (mardi), je suis monté dans le mât avec un nouveau système. Brit Air est en forme.


• Et le skipper ?

J'ai encore du potentiel. On n'est plus à 100 %. Il y a un peu d'usure mentale, c'est normal. Pas de bobos pour le bonhomme, seules les mains sont un peu fatiguées. C'est usant surtout que, dans le petit temps, je manoeuvre beaucoup sur le pont. Mais j'arrive à faire avancer le bateau au maximum de son potentiel. C'est l'essentiel. Par ailleurs, je me nourris normalement et j'ai toujours de l'appétit. Il n'y a plus le stress du Grand Sud.


• Et à trois semaines de l'arrivée ?

On commence à y penser un petit peu. Mais, avant, il y a 1 000 milles à négocier avant de trouver des vents stables. C'est un peu la galère. Autrement, je surveille l'avitaillement et le gas-oil prévus pour 90 jours. On devrait être dans la vérité.

(1) Vacation téléphonique, mercredi, à 15 h.

Ouest-France, par Gilles ALLIAUME.

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